Vie consacrée et vocations

Nous avons tous été affectés par la pandémie d’une manière ou d’une autre. Les communautés de vie consacrée n’y ont pas échappé. Confinement, éclosions, décès, adaptation de la vie communautaire et spirituelle, travail à distance, persévérance dans la mission et mobilisation pour la justice sociale : nous avons une mosaïque d’expériences qui en témoignent. Ce numéro d’ad vitam propose quelques relectures et regards sur les expériences de la vie consacrée face à la pandémie.

Notre période de Carême nous demande des renoncements encore plus exigeants, en ce temps de coronavirus. La distanciation sociale, l’annulation d’activités planifiées et le confinement volontaire sont l’occasion de retisser la solidarité. Nous pouvons également expérimenter de nouvelles manières de prier, d’entretenir notre relation à Dieu et de vivre la communion en Église. Ce deuxième numéro du webzine ad vitam tombe à point. Les membres de la Commission théologique de la CRC y proposent des réflexions théologiques, bibliques et pastorales sur le thème de la communion et de la mission.

Ces dernières décennies, les documents ecclésiaux ont fait une place significative à la réalité de la communion. […] Dans le déploiement de cette ecclésiologie de communion, on parle notamment d’une « communion missionnaire » ou encore d’une « communion évangélisatrice », mettant ainsi en lumière le lien intime qui existe entre la communion et la mission.

Dans sa lettre adressée aux jeunes, Christus vivit (CV) n° 35, le pape François invite l’Église à se laisser renouveler. Et cette rénovation ecclésiale n’est pas sans toucher le renouvellement des instituts de vie consacrée. Parmi les considérations possibles sur ce sujet, une question se pose à beaucoup d’entre nous. En ces temps de passage qu’ont à vivre nos communautés, quel espace donnons-nous à la parole et à l’action des plus jeunes dans les dépassements à faire pour entrer dans une « nouvelle » jeunesse ?

Mon expérience me montre que la démarche de réflexion théologique et certains de ses modèles offrent une structure et un espace où développer des habiletés pour le dialogue et cultiver un niveau d’engagement qui débouche sur la communion. Le présent article esquisse ce qu’est la réflexion théologique, et il met en valeur le potentiel de croissance qu’elle recèle pour le dialogue et la communion tant à l’intérieur des instituts religieux que dans la grande communauté ecclésiale.

Dans son exhortation apostolique post-synodale Christus vivit, le pape François commence par recueillir « certains trésors des Saintes Écritures, où, à plusieurs reprises, on parle des jeunes et de la façon dont le Seigneur va à leur rencontre » (n° 5). Après avoir parlé de Joseph et de Gédéon, François écrit : « Samuel était un jeune peu sûr de lui-même, mais le Seigneur parlait avec lui. Sur le conseil d’un adulte, il a ouvert son cœur pour écouter l’appel de Dieu […]. C’est pourquoi il a été un grand prophète qui est intervenu en des moments importants pour sa patrie » (n° 8). Une relecture du récit de la vocation de Samuel risque de nous proposer des pistes de dialogue entre les générations.

Les êtres humains sont naturellement « dialogiques », ils s’attendent instinctivement à ce qu’on leur adresse la parole. Là se joue leur liberté de poser des questions et de réagir. En fin de compte, leur questionnement et leur recherche les amènent à trouver Dieu, la source de leur liberté, qui a choisi le premier d’entrer en dialogue avec eux.

La Trinité est l’article le plus mystérieux de notre foi, et nous en témoignons chaque dimanche en récitant le credo. En fait, pour plusieurs d’entre nous, la Trinité relève du mystère au point que nous imaginons qu’elle échappe à notre compréhension; nous passons ainsi à côté du don de Dieu qui se révèle à nous lorsque nous prenons la peine de sonder les profondeurs de notre Dieu.