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23 juin 2021

Les Sœurs de Sainte-Anne et notre implication dans le pensionnat autochtone de Kamloops

Il est dit que le temps guérit toutes les blessures. La vérité est que le temps ne guérit rien. Il ne fait que passer. C’est ce que nous faisons pendant que le temps passe qui aide ou entrave le processus de guérison.

Jay Marshall

La découverte récente de 215 tombes non marquées près de l’ancien pensionnat indien de Kamloops ajoute une nouvelle agonie aux décennies de traumatismes endurés par les peuples autochtones du Canada aux mains de ceux qui avaient la responsabilité de s’occuper d’eux. Cette découverte a choqué la nation, ainsi que les pays à travers le monde.

Les Sœurs de Sainte-Anne ont une longue histoire d’engagement envers l’éducation des enfants partout dans le monde, pour leur développement personnel et spirituel, leurs opportunités de carrière et leur rayonnement comme citoyens. Il y a quelques années, avec une profonde tristesse et un grand regret, nous avons réalisé que certains des postes d’enseignement acceptés par les Sœurs de Sainte-Anne en Colombie-Britannique étaient destructeurs pour les enfants que les sœurs avaient l’intention de servir. Ces postes se trouvaient dans quatre « pensionnats industriels autochtones. » Kamloops était l’un d’entre eux. 

L’histoire montre maintenant que l’ensemble du système scolaire fédéral a été conçu dans un contexte de racisme et de discrimination et s’est construit sur la violence systémique envers les familles et la culture indigènes. Nous vivons un moment de grande noirceur alors que nous nous efforçons de trouver une manière d’avancer ensemble. Nous portons en nous un immense regret d’avoir contribué à cette tragédie, un regret qui est logé au plus profond de nos propres cœurs.

Veuillez lire la « Déclaration au nom des congrégations religieuses féminines impliquées dans les pensionnats indiens du Canada ». Cette déclaration capte une partie de ce que nous souhaitons dire aujourd’hui, en ce nouveau moment où nous faisons face au passé avec les yeux et le cœur tournés vers le présent et aussi vers l’avenir.

Le mercredi 23 juin 2021, le Royal BC Museum et les Sœurs de Sainte-Anne ont annoncé la signature d’un Protocole d’entente concernant les archives des Sœurs de Sainte-Anne.


En Colombie-Britannique, les sœurs sont connues sous le nom de « Sisters of Saint Ann ».

 

Questions et réponses

Qui sont les Sisters of Saint Ann ?

Les Sisters of Saint Ann sont membres d’une communauté religieuse catholique romaine de femmes, fondée par la bienheureuse Marie-Anne Blondin à Vaudreuil, au Québec, en 1850. Les quatre premières sœurs de la Colombie-Britannique sont arrivées à Victoria en 1858. Aujourd’hui, il y a deux « provinces » de Sœurs de Sainte-Anne au Canada, une aux États-Unis et une en Haïti.

Les Sisters of Saint Ann ont-elles participé aux pensionnats indiens au Canada ?

Oui. Des années après leur arrivée en Colombie-Britannique, les sœurs ont commencé à accepter des postes d’enseignement dans des écoles pour enfants indigènes, dont certaines sont devenues des pensionnats. Les Sisters of Saint Ann ont enseigné dans le pensionnat indien de Kamloops de 1890 à 1970. Nous avons également participé à trois autres pensionnats indiens.

Qu’ont dit les Sisters of Saint Ann au sujet de leur participation au système des pensionnats indiens au Canada ?

Comme indiqué ci-dessus, les Sisters of Saint Ann de Colombie-Britannique ont exprimé leur tristesse et leurs regrets dans une déclaration en 2009, déclaration qui a été rééditée lors d’un événement national sur la vérité et la réconciliation à Vancouver en 2013.

Elle se lit en partie comme suit : « Nous savons maintenant que le système de pensionnats lui-même, initié par le gouvernement fédéral et auquel nous avons participé, était raciste et discriminatoire. Il a engendré une forme d’oppression culturelle et de honte personnelle qui a eu un effet durable non seulement sur ceux qui ont fréquenté ces écoles, mais aussi sur les générations suivantes. Nous portons un immense chagrin pour avoir contribué à cette tragédie, un chagrin qui reste dans nos cœurs. »

215 tombes ont été découvertes à Kamloops, mais les documents soumis à la Commission de vérité et de réconciliation indiquent que 51 décès ont eu lieu au pensionnat indien de Kamloops. Pouvez-vous expliquer cette divergence ?

Non, nous ne le pouvons pas. Cette divergence doit être résolue.

Les Sisters of Saint Ann vont-elles divulguer davantage de leurs dossiers pour aider à identifier les restes retrouvés ?

Nous travaillons avec le Royal BC Museum et ses partenaires pour faire en sorte que les communautés autochtones aient un accès prioritaire aux dossiers des pensionnats indiens et aux dossiers connexes. Nous voulons également nous assurer que nos dossiers, et les processus d’accès à nos dossiers, sont totalement transparents.

Les Sisters of Saint Ann ont fourni tous leurs dossiers ayant trait aux pensionnats indiens à la Commission de vérité et de réconciliation en 2012 et la plupart de ces dossiers ont été transférés au Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR). Nous nous efforçons maintenant de résoudre toutes les questions en suspens liées à ces documents et nous travaillons également à rendre nos documents plus accessibles directement à partir de nos archives, au lieu de passer uniquement par le NCTR.

Nous nous engageons à coopérer pleinement avec les communautés autochtones et les autres personnes qui cherchent des informations sur le pensionnat indien de Kamloops, afin que les questions relatives à ces tombes puissent être résolues à la satisfaction et au bénéfice de toutes les personnes concernées, mais surtout des familles qui pleurent leurs proches.