Il y a un moment que les environnementalistes et les scientifiques s’égosillent du sommet des montagnes à exhorter la population de notre mère la Terre à ralentir et à renoncer à sa folle dépendance aux combustibles fossiles. Survient la COVID-19 et, tout à coup, nous voyons la montagne.
Les réductions dans la combustion du charbon, le raffinage du pétrole et le trafic aérien à cause du confinement en Chine ont fait baisser de 25 % les émissions de carbone de ce pays, ce qui représente 200 mégatonnes de CO2, d’après le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur.
Toronto et d’autres grandes villes canadiennes ont observé, par rapport à l’année dernière, une réduction marquée du dioxyde d’azote (NO2) atmosphérique. Le NO2 irrite nos poumons, provoque la toux, une respiration sifflante et des difficultés respiratoires. Il est lié au développement de l’asthme et d’autres maladies.
La preuve que l’activité humaine est à l’origine de la pollution et du changement climatique est maintenant aussi évidente que la chaîne de l’Himalaya que l’on peut apercevoir de l’Inde pour la première fois depuis 30 ans. Et cela s’est fait en quelques mois seulement.
La COVID-19 nous a également montré ce qui est possible quand nous travaillons ensemble, et les conséquences de l’inaction. Les scientifiques et les économistes nous avertissent depuis des décennies que plus nous tarderons à relever le défi du changement climatique, plus la situation s’aggravera. Il faut agir maintenant pour éviter une catastrophe mondiale. Il faut renforcer la résilience de nos systèmes, notamment celle de notre système de santé, de notre système alimentaire et de notre économie locale, afin de pouvoir affronter ce que nous savons être les effets néfastes du changement climatique.
Et s’il faut nous préoccuper dans l’immédiat de la santé et du bien-être de la population, nos politiciens doivent mettre ce temps à profit pour réfléchir à la manière dont les mesures de relance après la COVID-19 pourraient être axées sur la création d’emplois dans les technologies propres, les énergies renouvelables, l’économie d’énergie et des transports plus écologiques.
Au sommet de notre liste de priorités, à côté du bien-être de l’être humain, doivent figurer la biosphère et son avenir. Ce n’est pas le moment de renflouer les compagnies pétrolières et gazières, sauf pour les aider à faire la transition vers les technologies propres et les énergies renouvelables.
Bridget Doherty, bureau JPIC, Sœurs de la Providence de Saint Vincent de Paul, Kingston (ON)
Ce texte est extrait du webzine ad vitam de l’été 2020 « Laudato Si’ : Prendre soin de la Création pour les futures générations ».