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20 juillet 2020

J’ai soif. Un tableau et une réflexion

Le coronavirus est arrivé au Canada en mars 2020, outrepassant les frontières. Revenue à Toronto après un séjour en Californie, à la mi-mars, je me suis isolée à la résidence d’été de nos sœurs, près de Orillia (Ontario).

Le lac Simcoe était gelé et de la neige recouvrait encore le sol. J’ai commencé des esquisses d’arbres nus au bord du lac.

Le deuxième jour de mon isolement, je me suis baladée près des bouleaux à côté de la statue de saint Joseph. Depuis, je suis hantée par l’image exprimée dans mon tableau. Dans l’écorce du tronc, j’ai vu une femme des Premières Nations debout, les bras tendus vers le ciel et ses yeux tristes tournés vers le sol.

Nous nous sommes lamentés sur la souffrance et la rapidité de la contamination dues à la COVID-19. Nous avons parlé de l’interdépendance dans la Création. Et moi, j’étais là, heureuse, en présence d’une porteuse d’eau des premiers peuples.

Alors que nous parlions de changements climatiques et de l’urgence de protéger l’eau, les mots du premier ministre Trudeau, d’experts médicaux et scientifiques résonnaient : « Lavez vos mains souvent, gardez vos distances et restez à la maison ».

J’ai pensé au problème d’accès à l’eau que connaissent tant de gens dans le monde. Comment se fait-il qu’il y a encore des régions du Canada où les autochtones n’ont pas d’eau potable et vivent encore avec des avis d’ébullition d’eau réguliers ? Il était bon pour nous, religieuses, de partager nos soucis et nos espoirs, en nous demandant : « Que pouvons-nous faire de plus en tant que communauté bleue ? »

Nous nous demandons si cette pandémie, ses vies sacrifiées, ses emplois perdus, sa distanciation et les inventions qui en émergeront pourraient résulter en un changement d’attitude à l’égard des changements climatiques, intrinsèquement liés à la santé et l’avenir durable de notre planète.

J’ai soif est ma prière pour la paix et l’unité, à l’heure où de plus en plus de pays rêvent et agissent de concert avec la jeunesse engagée, afin de trouver de nouvelles voies pour préserver et protéger notre maison commune.

Dans notre congrégation, non seulement nous réfléchissons, prions et créons en réponse aux enjeux sociaux dont la pandémie, mais nous sommes aussi appelées à l’action.

Voici des exemples d’actions pour la protection de l’eau, réalisées avant la COVID-19 :

Inspirée par la jeune Kehkashan Basu, 18 ans, au congrès du Parlement des Religions du monde (tenu à Toronto en 2018), je l’ai présentée à un conseiller en études de l’environnement au conseil scolaire catholique de Toronto. Elle a été invitée comme conférencière, en juin 2018, au Sommet sur l’environnement des « éco-écoles » pour s’adresser à 350 élèves du primaire.

En novembre 2019, sœur Evanne Hunter, CSJ, et moi avons invité Kehkashan à animer une activité avec des religieuses et religieux, laïcs et employés de Presentation Manor (Scarborough, ON). Elle a partagé des récits de son travail auprès de la jeunesse dans 15 pays (dont plusieurs camps de réfugiés) en lien avec les Objectifs de développement durable de l’ONU. Elle inspire les jeunes et plusieurs sont devenus membres de la fondation Green Hope qu’elle a lancée à l’âge de 12 ans.

Pour plus d’information sur l’engagement des Sœurs de Saint-Joseph pour l’eau et la justice climatique, consultez les sites suivants (en anglais seulement) :

www.bluecommunitycsj.org
www.csj-to.ca (climate emergency)
www.csj-to.ca (social justice initiatives)

Soeur Betty Lou Knox, CSJ

Ce texte est extrait du webzine ad vitam de l’été 2020 « Laudato Si’ : Prendre soin de la Création pour les futures générations ».