Marie-Josephte Fitzbach naît le 16 octobre 1806 à St-Vallier de Bellechasse, au Québec. Bien que n’ayant pas fréquenté l’école dans sa jeunesse, elle fait preuve d’une vive intelligence. À treize ans, la précarité financière du foyer familial oblige Marie à se trouver un emploi en ville. Elle est engagée comme servante par un marchand de la Haute-Ville, M. François-Xavier Roy. Elle prend soin du foyer, de l’épouse malade et des enfants. Afin de combler ses carences scolaires, Marie paie un étudiant du Séminaire qui lui donne des cours de lecture, d’écriture et de comptabilité. Rêvant d’une vie religieuse, Marie cherche à entrer en communauté, mais elle ne reçoit que des refus, car on la juge de santé trop fragile.
Quelques mois après le décès de son épouse, M. Roy demande la main de Marie. Elle accepte et le mariage est célébré le 17 avril 1828 à Cap-Santé. Trois filles naîtront de leur union. En 1833, M. Roy meurt en laissant dans le deuil cinq enfants et une veuve de vingt-six ans. Marie se retrouve donc seule pour subvenir aux besoins de ses trois filles, les enfants du premier mariage ayant été confiés à leurs grands-parents maternels. En 1846 meurt sa fille cadette, ce qui l’affectera beaucoup, tandis que les deux autres, réalisant le rêve de leur mère, deviendront en 1849 les deux premières postulantes des Sœurs de la Charité de Québec.
À l’aube de son 43e anniversaire, elle entre comme pensionnaire à l’Hospice de la Charité dans le dessein de se rapprocher de ses filles et de finir ses jours loin du monde, dans le silence et la prière. Mais quelques semaines plus tard, l’archevêque lui offre de prendre la direction d’un refuge pour les femmes au sortir de la prison. Après avoir prié et consulté ses proches, elle accepte et avec une compagne ouvre à Québec, le 11 janvier 1850, l’Asile Ste-Madeleine. Le 2 février 1856, lorsque le Bon-Pasteur de Québec est érigé en communauté religieuse, Marie prend le nom de Mère Marie-du Sacré-Cœur et devient la première supérieure de l’Institut le 7 février suivant pour une durée de trois ans. Elle meurt le 1er septembre 1885, laissant à ses consoeurs le souvenir de son dévouement et de ses précieux enseignements.
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