Message adressé à Madame Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec.
Montréal, 22 juin 2021 – Lors de sa dernière réunion de l’année, l’Association des religieuses pour les droits des femmes a choisi, comme thème d’étude, la 5e revendication de la MMF, à savoir, les femmes autochtones auquel elle a ajouté le racisme systémique.
Le partage et les réflexions autour de ces réalités qui sont vôtres ces derniers temps, et qui sont aussi les nôtres, entre autres la mort de Joyce Échaquan et la découverte des ossements de 215 enfants près du pensionnat de Kamloops soulèvent notre indignation.
Nous déplorons le caractère discriminatoire de plusieurs mesures imposées aux Premières Nations, dans le but avoué de les assimiler. Nous déplorons également les préjugés raciaux et les comportements racistes qui perdurent dans nos institutions et services publics à l’endroit des Autochtones.
Nous sommes conscientes que ces situations du passé continuent aujourd’hui d’avoir des effets dévastateurs sur les personnes, les familles et les communautés des nations autochtones du Canada, ce qui nuit à la justice et à la paix dans notre pays.
Notre tradition d’éducatrices nous fait prendre parti pour le respect des femmes, gardiennes de la culture, et des enfants autochtones, leurs joyaux.
Nous insistons pour que les plaintes justifiées de nos soeurs autochtones soient entendues et qu’on leur rende justice ici et maintenant.
Nous ne pouvons tolérer la discrimination qui est une atteinte à l’identité culturelle d’un peuple.
Notre sensibilité envers les Premières Nations ne peut nous laisser passives devant leur situation qui se dégrade encore aujourd’hui.
Nous demandons à notre gouvernement du Québec d’intervenir pour que se traduisent hâtivement en actions les propositions de la Commission Viens afin que cessent toute discrimination, traitements indignes et conditions de vie indécentes. Nous comptons aussi sur son appui au « Plan d’action de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador sur le racisme et la discrimination ».
Pour notre part, nous voulons contribuer à l’établissement de relations justes et renouvelées avec les Autochtones. Nous travaillons à la sensibilisation des membres de nos Congrégations et les invitons à faire tous les efforts nécessaires pour que la vérité soit mise en lumière.
Notre compassion vous est assurée sachant bien qu’il n’y a nulle réconciliation possible sans la fraternité et la solidarité que nous souhaitons bâtir.
Soeur Pierrette Bertrand, OFSJ
Présidente de l’ARDF
Et les membres de l’Association.
Ce message a également été adapté et envoyé à l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador ainsi qu’aux Premiers ministres du provincial et du fédéral.