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19 avril 2021

Message du Saint-Siège à l’occasion de la célébration du Ramadan 2021

Pour souligner le mois du Ramadan et sa conclusion (Id al-Fitr), le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a publié un message intitulé Chrétiens et musulmans : témoins de l’espérance. Le message est destiné aux musulmans et aux personnes impliquées dans le dialogue interreligieux. La célébration du Ramadan a commencé cette année au Canada le 12 avril et se poursuivra pour 30 jours se terminant avec la célébration du Id al-Fitr le 12 mai 2021.

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Du Vatican, le 29 mars 2021

Chers frères et sœurs musulmans,

Nous tous, au Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, sommes heureux de vous présenter nos vœux fraternels pour un mois riche de bénédictions divines et de progrès spirituel. Le jeûne, avec la prière, l’aumône et d’autres pratiques de piété, nous rapprochent de Dieu notre Créateur et de tous ceux avec qui nous vivons et travaillons. Cela nous aide à poursuivre ensemble notre marche sur le chemin de la fraternité.

Pendant ces longs mois de souffrance, d’angoisse et de chagrin, surtout pendant les périodes de confinement, nous avons ressenti le besoin d’assistance divine, mais aussi la nécessité d’expressions et de gestes de solidarité fraternelle : un appel téléphonique, un message de soutien et de réconfort, une prière, une aide pour acheter des médicaments ou de la nourriture, des conseils et, pour le dire simplement, l’assurance de savoir que quelqu’un soit toujours là pour nous en cas de nécessité.

L’assistance divine dont nous avons besoin et que nous recherchons, en particulier dans des circonstances comme celles de la pandémie actuelle, est multiple : la miséricorde, le pardon, la providence de Dieu et d’autres dons spirituels et matériels. Malgré cela, ce dont nous avons le plus besoin en ces temps, c’est l’espérance. Voilà pourquoi, en ce moment, nous pensons partager avec vous quelques réflexions sur cette vertu.

Comme nous le savons, l’espérance va au-delà de l’optimisme que, pourtant, elle inclut. Alors que l’optimisme est une attitude humaine, l’espérance trouve son fondement dans le sens religieux : Dieu nous aime et prend soin de nous par sa Providence. Il le fait à sa manière mystérieuse, ce qui n’est pas toujours compréhensible à nos yeux. Nous nous retrouvons un peu comme des enfants, assurés du soin affectueux de leurs parents mais pas encore capables d’en saisir toute l’importance.

L’espérance naît aussi de notre conviction que tous nos problèmes et nos épreuves ont un sens, une valeur et une finalité, aussi difficile ou impossible que cela puisse sembler pour nous d’en comprendre la raison ou d’en trouver l’issue.

L’espérance porte également en elle la certitude de la bonté présente dans le cœur de chaque personne. Souvent, dans des situations de difficulté et de désespoir, l’aide que l’espérance apporte avec elle peut venir de ceux que nous attendons le moins.

C’est ainsi que la fraternité humaine, dans ses nombreuses manifestations, peut devenir une source d’espérance pour tous, en particulier pour ceux qui en ont besoin. Grâces soient rendues à Dieu notre Créateur, mais aussi à nos semblables, hommes et femmes, pour la réponse rapide et la généreuse solidarité de nombreux croyants ainsi que des personnes de bonne volonté sans affiliation religieuse, lors de catastrophes, que celles-ci soient naturelles ou provoquées par l’homme, comme les conflits et les guerres. Par leur bienveillance, toutes ces personnes nous rappellent, à nous croyants, que l’esprit de fraternité est universel et qu’il transcende toutes les frontières : ethniques, religieuses, sociales et économiques. Dans cet esprit-là, nous imitons Dieu, Lui qui regarde avec bienveillance l’humanité qu’Il a créée, les autres de ses créatures et l’univers tout entier. C’est pourquoi le souci et le soin grandissant à l’égard de la planète, notre « maison commune », selon les mots du Pape François, constituent un autre signe d’espérance.

Nous sommes bien sûr conscients que l’espérance a aussi ses ennemis : le manque de confiance en l’amour et en la sollicitude de Dieu ; la perte de confiance en nos frères et en nos sœurs ; le pessimisme ; le désespoir et sa contrepartie, la présomption infondée ; les généralisations injustes basées sur des expériences négatives ; et ainsi de suite. Ces pensées, ces attitudes et ces réactions néfastes doivent être combattues efficacement afin de renforcer l’espérance en Dieu et la confiance en tous nos frères et sœurs.

Dans sa récente Lettre encyclique Fratelli Tutti, le Pape François parle fréquemment d’espérance. Il nous dit : « J’invite à l’espérance qui ‘nous parle d’une réalité qui est enracinée au plus profond de l’être humain, indépendamment des circonstances concrètes et des conditionnements historiques dans lesquels il vit. Elle nous parle d’une soif, d’une aspiration, d’un désir de plénitude, de vie réussie, d’une volonté de toucher ce qui est grand, ce qui remplit le cœur et élève l’esprit vers les grandes choses, comme la vérité, la bonté et la beauté, la justice et l’amour… pour s’ouvrir à de grands idéaux qui rendent la vie plus belle et plus digne’ (cf. Gaudium et Spes, 1). Marchons dans l’espérance ! » (n. 55).

Nous, chrétiens et musulmans, sommes appelés à être porteurs d’espérance, pour la vie présente et pour la vie à venir, à être témoins, restaurateurs et bâtisseurs de cette espérance, en particulier pour ceux qui traversent difficultés et désespoir.

En signe de notre fraternité spirituelle, nous vous assurons de notre prière et nous vous adressons nos meilleurs vœux pour un Ramadan paisible et fructueux ainsi qu’un joyeux ‘Id al-Fitr.

Miguel Ángel Cardinal Ayuso Guixot, MCCJ
Président

Mgr Indunil Kodithuwakku Janakaratne Kankanamalage
Secrétaire

 

Source : CECC