Sylvie Bergeron
La Guaya, 2018
280 pages
ISBN 9782981776006
Résumé
Basé sur des faits historiques et une histoire vécue, Journal d’une humaniste raconte comment une missionnaire chrétienne a réussi à partager sa foi avec des musulmans, dans une Algérie endolorie par le courant fanatique de l’islamisme. Pour ceux qui se posent des questions sur la place du religieux dans notre société, ce livre démystifie les sources souterraines de multiples conflits, de l’Algérie jusqu’au Québec, à travers un message d’espoir.
Présentation
Cécilia Bergeron a donné sa vie à l’Algérie. Au quotidien, cette Québécoise a traversé, avec les villageois, le dur combat de leur libération nationale dans un pays divisé. Après l’allégresse de l’indépendance, la République démocratique d’Algérie a vécu des turbulences politico-militaires qui ont finalement détourné le peuple du pouvoir. La missionnaire catholique, devenue algérienne de cœur et humaniste d’esprit, est restée en ces terres meurtries, au péril de sa vie. Jusqu’à la décennie noire, elle a soutenu les Algériens, de la Kabylie au désert du Sahara, dans ce pays dont la triste issue fut l’exil pour des milliers de gens. Déchirée de devoir quitter à son tour son pays d’adoption, Cécilia, tante de l’auteure, est revenue au Québec. Elle y est devenue un véritable centre d’accueil pour de nombreuses familles algériennes qui ont pu réussir leur intégration en partie grâce à elle. Sœur Cécilia Bergeron, qui a vécu jusqu’à 100 ans, a œuvré auprès de ces musulmans sur la base de valeurs universelles grâce auxquelles peuvent s’exprimer les multiples visages de la spiritualité pour lier nos humanités.
Pourquoi vous aimerez ce livre
Tout au long du récit, le lecteur comprendra comment l’islamisme s’est infiltré dans les universités puis dans l’État, et comment une missionnaire chrétienne a pu s’enraciner dans un pays musulman, en ne mettant pas l’accent sur la religion.
L’originalité de Journal d’une humaniste vient de ce qu’il présente une perspective inversée de l’histoire de l’Algérie et de celle du Québec. Une Québécoise en Algérie, sœur Cécilia Bergeron et une Algérienne au Québec, Clara. La forme omniprésente du journal suggère l’authenticité et l’intimité, dans un chassé-croisé où s’alterne celui de la protagoniste et le journal de voyage de la narratrice. Ce jeu de journaux, juxtaposé à des mises en scène dialoguées, rend justice à des faits historiques et dynamise le récit.
L’auteure met en parallèle, de manière bien personnelle, les perturbations causées par la décolonisation mondiale qui retentit jusqu’au Québec avec Charles de Gaulle. Le processus mondial de décolonisation est présenté à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, permettant aux multiples points de vue de ne pas enfermer le lecteur dans une seule dimension de la réalité historique.