Le maire de Montréal, M. Denis Coderre, en présence de Sœur Marie-Thérèse Laliberté, supérieure générale de la Congrégation des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph (RHSJ), a annoncé l’intention de la Ville d’acquérir la vaste propriété appartenant aux Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph permettant ainsi de préserver le patrimoine bâti et naturel de ce site exceptionnel et de le mettre en valeur, en cohérence avec son riche passé historique, pour le bénéfice des Montréalais.
D’une superficie de 36 605 m2, cette propriété sise à l’angle de l’avenue des Pins Ouest et de l’avenue du Parc, dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, comprend le couvent, le musée, trois chapelles, les jardins et des bâtiments de services. La Ville compte également soutenir concrètement les Religieuses dans leur projet de relocalisation au pavillon Masson de l’Hôtel-Dieu.
« Les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph ont apporté au cours des siècles une contribution majeure à la fondation et à l’essor de Montréal. La décision d’acquérir cette propriété s’impose devant son importance historique et patrimoniale. La propriété des RHSJ est en effet intimement liée à la fondation de Montréal. La crypte – qui devrait demeurer la propriété de la Congrégation – abrite notamment les restes de Jeanne Mance, cofondatrice de la Ville et fondatrice de l’Hôtel-Dieu de Montréal. De plus, l’ensemble conventuel se trouve à l’intérieur du site patrimonial déclaré du Mont-Royal et présente un intérêt patrimonial exceptionnel qui milite en faveur de la reconnaissance de sa signification et de son rayonnement, et ce tant à l’échelle nationale qu’internationale », a déclaré le maire de Montréal.
La Ville de Montréal compte ainsi acquérir à court terme la totalité de la propriété des RHSJ à l’exception de la crypte. Cette acquisition permettra de protéger et de valoriser cet ensemble patrimonial pour le bénéfice des générations futures, d’y maintenir des fonctions compatibles avec son caractère institutionnel, et d’assurer l’accès public au site. Cette cession permettra aux religieuses de procéder à l’agrandissement et à la rénovation du pavillon Masson en collaboration avec leurs partenaires de la première heure, la Fondation Berthiaume-DuTremblay et le groupe de ressources techniques Bâtir son quartier. La vente de la propriété requerra que la Congrégation obtienne l’autorisation pontificale.
« La communauté des Hospitalières de Saint-Joseph, les Sœurs de l’Hôtel-Dieu comme on les appelait, vivra donc bientôt une autre étape de son histoire de plus de 350 ans à Montréal. Arrivées en 1659, dans un très petit hôpital érigé par Jeanne Mance vers 1642, elles ont connu un long périple : soins des malades et des blessés, les incendies, constructions et reconstructions de l’hôpital de la rue Saint-Paul, le déménagement sur le site actuel en 1861 et les nombreux développements depuis. Aujourd’hui, le temps étant venu de remettre son héritage, la congrégation est heureuse que la Ville de Montréal manifeste son intérêt », a déclaré Sœur Marie-Thérèse Laliberté.
« Les services municipaux et l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, en collaboration avec les Religieuses, procéderont à l’élaboration d’un plan directeur de mise en valeur de l’ensemble immobilier des RHSJ, conformément aux règles régissant la planification des projets de grande envergure et la valorisation du patrimoine montréalais. Ainsi, le site sera mis en valeur tout en lui conférant une nouvelle vocation, vocation qui fera l’objet de discussions avec la collectivité montréalaise », a précisé M. Russell Copeman, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable de l’habitation, de l’urbanisme, des immeubles, des transactions et stratégies immobilières et de l’Office de consultation publique de Montréal. « La Ville compte en parallèle déployer tous les efforts visant la construction de logements sociaux sur une partie des terrains de l’Hôtel-Dieu, actuellement utilisés à des fins de stationnement. La Ville entreprendra rapidement des démarches auprès du gouvernement du Québec afin que le terrain requis soit dédié à cette fin et que le monument à la mémoire de Jeanne Mance soit mis en valeur », a-t-il ajouté.
La Ville souhaite ardemment que l’avenir de ce site se dessine avec les Montréalais qui ont à cœur le patrimoine de leur ville. L’élaboration d’un plan directeur de mise en valeur du site passera par les grandes étapes suivantes :
- une discussion avec la collectivité montréalaise au printemps et à l’automne 2016;
- des consultations publiques réalisées par l’OCPM sur les modifications réglementaires permettant la relocalisation des religieuses au pavillon Masson et l’adoption d’un plan directeur de mise en valeur du site à l’automne 2016 et à l’hiver 2017.
Le processus de relocalisation des religieuses sera présenté aux instances décisionnelles pour approbation à l’automne 2016 et à l’hiver 2017.
Les mesures déployées par la Ville prendront appui sur les grands principes qui ont guidé les RHSJ tout au long de leur histoire et dans la vision qu’elles ont de l’avenir de leur propriété. Ces principes portent sur :
- La préservation de l’esprit des lieux;
- Le respect des valeurs de la Congrégation et de sa mission spirituelle;
- La protection et la pérennisation du patrimoine bâti et naturel;
- La cohérence avec l’histoire du site;
- L’ouverture sur la collectivité et la réponse à ses besoins.
En plus de reconnaître l’importance historique du site des RHSJ, la valorisation de cet ensemble représente un intérêt socioculturel important : il illustre l’histoire de la société québécoise à travers le passage d’un hôpital traditionnel, où sont soignés les « pauvres malades » et où domine la dimension spirituelle et religieuse, présente même dans l’architecture, à un hôpital moderne, participant pleinement au développement de la médecine et des institutions de recherche et d’enseignements universitaires.
Source : Ville de Montréal – Cabinet du maire et du comité exécutif
Cliquez sur l’image ci-dessous pour visionner le reportage réalisé par Radio-Canada au sujet de cette acquisition.