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17 mars 2021

Développement et Paix ne peut garder le silence !

Montréal, 17 mars 2021 – Le 25 février dernier, un communiqué conjoint de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) et l’Organisation catholique canadienne pour le Développement et la Paix – Caritas Canada (OCCDP) signalait la fin de l’examen d’un certain nombre de partenaires internationaux. Nous apprenions alors que sur les 205 partenaires de l’organisation, 52 ont d’abord été étudiés avant d’en ajouter 11 autres, pour un total de 63. Aucune organisation affiliée à Caritas internationalis ou intégrée à une structure ou à une œuvre diocésaine n’a été examinée. Après un certain nombre de rapports intermédiaires, un rapport final a été soumis à l’Assemblée plénière de la CECC et au Conseil national de l’OCCDP, que ces deux instances ont approuvé respectivement en septembre et en novembre 2020.1

En définitive, ce communiqué nous annonçait que 24 partenaires n’obtiendront plus l’appui de Développement et paix faute d’éclaircissements sur des préoccupations sérieuses relatives à des prises de position ou à des actions qui contredisent l’enseignement social et moral de l’Église.2

La parution de ce communiqué a-t-elle apaisé le questionnement légitime des nombreuses personnes qui appuient Développement et Paix depuis plusieurs années et qui contribuent à sa campagne de financièrement annuelle ? Certes non ! Toutefois, ce temps de réflexion et de prudence dans les réactions vient d’être bousculé par la parution d’un long article de l’agence Présence – information religieuse, le 8 mars dernier, signé par Philippe Vaillancourt3. Cet article est basé sur l’obtention de documents internes de Développement et Paix et sur une analyse serrée du processus et des raisons qui ont prévalu à l’élimination de ces 24 partenaires.

Ce communiqué de la CRC n’a qu’un seul objectif : appeler Développement et Paix à réagir à ce que nous dévoile Présence Information. Est-ce la réalité ? Sinon, quelle est-elle ? Le silence de Développement et Paix serait très néfaste pour sa crédibilité déjà mise sérieusement à l’épreuve par ce long parcours de révision des partenaires.

Dans une lettre adressée aux membres de la CRC le 19 septembre 2019, le président d’alors, Frère Louis Cinq-Mars, OFM Cap, rappelait ceci :

Au-delà des considérations idéologiques qui semblent avoir créé cette situation, le Conseil d’administration de la CRC est d’abord préoccupé par la réalité de nos frères et sœurs souffrants qui nécessitent cette aide internationale ainsi que de nombreux collaborateurs qui se dévouent afin que leur dignité humaine soit respectée. (…)

La mission qui est la nôtre partout au Canada et à travers le monde nous invite à développer ce regard miséricordieux auquel nous appelle sans cesse le pape François. Face à la misère des gens, il faut nous mobiliser, car la dignité humaine est à la fois un droit et un devoir qui nous interpelle toutes et tous. (…)

Nous réaffirmons notre souci du pauvre et du faible ainsi que notre volonté de collaborer avec tous ceux et celles qui cherchent à donner une voix aux démunis, à soulager leur misère et à les accompagner. Le témoignage est percutant et interpellant lorsque notre main tendue pour offrir de l’aide est mue par ce regard miséricordieux qui ne juge pas, mais tente de relever celles et ceux qui souffrent des inégalités de notre monde. (…)

Développement et Paix constitue un précieux héritage de l’engagement des chrétiens catholiques canadiens envers nos sœurs et nos frères en situation de fragilité à travers le monde. Son expertise et sa vision évangélique ont su guider leurs choix ; que ce même esprit continue à en assurer sa crédibilité !

La Conférence religieuse canadienne demande donc à Développement et Paix de corroborer ou d’infirmer les informations divulguées par Présence – information religieuse.

[1] Communiqué CECC – 25 février 2021
[2] Ibid.
[3] http://presence-info.ca/article/ethique/developpement-et-paix-voici-pourquoi-les-partenaires-ont-ete-rejetes

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