Déclaration commune de la Conférence des évêques catholiques du Canada et de l’Église anglicane du Canada à l’occasion de la canonisation du Cardinal John Henry Newman, le 13 octobre 2019
Chers amis dans le Christ,
Saint John Henry Newman était un disciple de Jésus-Christ qui a été béni de façon exceptionnelle par le Saint-Esprit à travers de nombreux dons personnels, intellectuels et spirituels. Baptisé dans le Christ dans l’Église d’Angleterre, son cheminement particulier de fidélité, par le baptême que nous avons tous en commun, l’a appelé à servir comme prêtre, érudit et éducateur, et plus tard comme théologien catholique romain et finalement comme membre du Collège des cardinaux. En cours de route, ses talents et ses charismes ont été nourris et partagés de façons diverses dans nos deux traditions, un avantage mutuel important.
À ce sujet, nous nous souvenons comment ses écrits et ses enseignements ont amené un renouvellement de la réflexion théologique contemporaine grâce à un retour aux sources des périodes apostolique et conciliaire de l’histoire de l’Église ancienne. Nous reconnaissons son influence sur la vie liturgique et les traditions de la prière contemplative, avec son insistance sur la beauté, la dévotion et la révérence, particulièrement par sa vie dans la Congrégation de l’Oratoire, qu’il a établie en Angleterre. Bon nombre d’institutions d’enseignement supérieur se sont également profondément inspirées de l’héritage intellectuel de Newman, comme en témoigne l’établissement de centres Newman dans des campus universitaires en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne depuis la fin du XIXe siècle. Nous nous souvenons de son cœur de pasteur, surtout envers les jeunes, et de ses efforts pour faire apprécier intellectuellement les mystères de la foi, en gardant toujours à l’esprit les besoins pastoraux des gens.
Bien que la vie de Newman ait parfois été une source de tensions entre les anglicans et les catholiques romains dans le passé, aujourd’hui nous pouvons affirmer ensemble que Newman est un personnage que nous pouvons tous célébrer en commun, un frère dans le Christ Jésus, que nos deux Églises ont contribué à former. En fait, nous pouvons même voir dans son héritage la plantation de nombreuses semences dans les deux communautés, qui ont contribué plus tard aux fruits œcuméniques qui ont mûri entre nous aux échelons mondial et local. Cela inclut les travaux de la Commission internationale anglicane-catholique romaine (ARCIC) et de la Commission internationale anglicane-catholique pour l’unité et la mission (CIACUM), ainsi que du dialogue anglican et catholique romain du Canada (ARC Canada) et du dialogue des évêques anglicans et catholiques (ARC-B).
Aujourd’hui, pendant que John Henry Newman est canonisé à Rome, l’Église anglicane du Canada et la Conférence des évêques catholiques du Canada rendent grâces ensemble pour son fidèle témoignage de vie chrétienne. Puisse-t-il inspirer les disciples baptisés du Christ, catholiques et anglicans, à la poursuite du renouvellement, de la sainteté et du service des autres, afin que tous soient un (Jean 17, 21).