Revenir à la liste
18 février 2021

CATHII à l’ONU : un projet de sensibilisation des jeunes à la traite humaine

Huit étudiants universitaires du Québec inscrits au projet CATHII à l’ONU participeront aux sessions virtuelles de la 65e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies en mars prochain. Ils pourront ainsi vivre l’expérience de ces grands forums d’échanges sur des sujets variés touchant notamment des questions de justice et de traite des personnes.

Cette initiative du Comité d’action contre la traite humaine interne et internationale (CATHII) vient du sous-comité de la relève créé en février 2019. Ce sous-comité s’est transformé en projet en août 2019 sous le nom CATHII à l’ONU autour d’une idée :

  • proposer un programme de formation aux étudiants pour les sensibiliser aux enjeux de la traite humaine en prévision d’une participation aux sessions de l’ONU.

Le projet favoriserait ainsi la transmission des connaissances acquises sur ce sujet par le CATHII, reconnu comme une ressource référence au Canada. C’est du moins ce qui constituait les objectifs de départ.

Comme l’a souligné Élodie Ekobena, co-coordonnatrice du projet CATHII à l’ONU, lors de sa présentation à la dernière rencontre du comité SNJM Justice et Paix du Québec, le projet pilote qui espérait pouvoir attirer 2-3 étudiants en ces temps de pandémie, a rapidement pris une autre dimension. Pas moins de huit étudiants des trois niveaux universitaires (baccalauréat, maîtrise et doctorat) et de quatre universités québécoises (Laval, McGill, UQAM et UDM) ont manifesté leur intérêt.

Depuis le dépôt de leur CV et de leurs lettres de motivations profondes « qui étaient impressionnantes et très touchantes » a souligné Sr Lise Gagnon, snjm, également co-coordonnatrice du projet, les jeunes ont participé à quelques rencontres pour se préparer à vivre leur expérience en mars. C’est au cours de ces réunions que les membres de CATHII à l’ONU ont réalisé l’importance de compter également sur le partage des expériences et connaissances des jeunes. Certains ont d’ailleurs déjà vécu des simulations aux Nations Unies.

Préparer la relève autrement

Ces étudiants provenant de milieux culturels diversifiés œuvrent en médecine, travail social et en journalisme international. Ils souhaitent en apprendre davantage sur les enjeux de la traite humaine et, envisagent même la mise en place de projets plus spécifiques. L’idée d’instaurer un programme pour mieux identifier les victimes de la traite humaine dans les services d’urgence des hôpitaux s’impose dans l’esprit des deux étudiants en médecine.

Les rencontres préparatoires avec les étudiants se termineront le 25 février. Elles sont animées par Élodie Ekobena, membre du CATHII en tant que représentante de la seule congrégation masculine (Jésuites) au sein de cet organisme créé en 2004 par un groupe de congrégations religieuses féminines. Madame Renaude Grégoire, travailleuse autonome, contribue également à ces rencontres en y partageant ses expériences, elle qui a participé à une trentaine de sessions à l’ONU. Le comité compte aussi sur la contribution de Madame Jill Hanley, professeur à l’Université McGill, de Madame Jennie-Laure Sully, travailleuse à la CLES (Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle) et de Madame France Laforge, coordonnatrice du CATHII.

Le désir du CATHII de préparer la relève ou du moins, favoriser la transmission de connaissances pour poursuivre le travail d’information sur la traite est en bonne voie. L’intérêt de ces huit étudiants et les réponses obtenues de certaines universités pour s’impliquer dans un projet similaire en 2022 semblent le confirmer.

L’autre effet de cette démarche est sans contredit une sensibilisation au travail effectué depuis toutes ces années par les congrégations religieuses contre la traite humaine au sein notamment de divers réseaux dont Talitha Kum.

Malgré tout, les défis restent élevés comme l’a fort bien exprimé Élodie Ekobena au moment de conclure sa présentation disponible en vidéo.

Source : Odette Côté – Communications SNJM Québec | 514 995-7941