Né à Dziersanow, Pologne, le 4 juin 1866, dans une famille nombreuse et pauvre, mais très croyante, Antoine est intelligent et débrouillard. Il doit commencer à travailler dès l’âge de treize ans, pour aider sa famille. A seize ans, il devient apprenti forgeron et à vingt-quatre ans il émigre à Hambourg, Allemagne, où il travaille dans un grand établissement sidérurgique. Ensuite il déménage à Cologne, où il prend pension chez une fervente catholique qui l’accompagne chaque matin à la messe et lui suggère de se joindre aux Oblats.
Se croyant trop vieux pour étudier, il s’offre comme frère et est accepté. Il fait son noviciat et sa première obédience en Hollande. A plusieurs reprises, Antoine se porte volontaire pour les missions et en 1896, le père Cassien Augier, supérieur général, l’emmène avec lui au Canada. Antoine s’en va à Lac-la-Biche, Alberta, mécanicien d’un moulin à scie. Le 15 juillet 1897, il est victime d’un accident et on doit lui amputer la main. Après un stage de quatorze ans (1897-1911) à Saint-Paul-des-Metis, où il est à la fois ingénieur-mécanicien, jardinier et dépanneur universel, il arrive à Edmonton où il reste trente-six ans.
Au juniorat Saint-Jean, sa responsabilité couvre tous les domaines de l’institution. Son attitude simple et joviale symbolise l’idéal surnaturel que les jeunes peuvent poursuivre. Pas question de vacances pour lui, ni de retour dans sa Pologne bienaimée. Il marche les yeux modestement baissés, le chapelet à la main. Sa vie s’égrène en présence de Dieu; aucun travail ne semble interrompre sa prière. Quand il n’est pas requis pour une quelconque corvée, on le retrouve à son poste d’orant, bien droit, jamais adossé a son banc.
Sa relation avec la Vierge Marie est une longue histoire d’amour. Il quête pour bâtir une grotte à Notre-Dame de Lourdes, dans la cour du juniorat. Il y passera des heures interminables, et récitera le chapelet avec les élèves. Son entourage manifeste une grande confiance en son pouvoir d’intercession et les archives conservent la trace des faveurs obtenues de son vivant. Cependant, lui, il invitait toujours ses demandeurs à prier eux-mêmes, en disant un Ave – c’est pourquoi on l’appelait « Frère Ave ». Victime de paralysie, il meurt à Edmonton le 10 juillet 1947.
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