Né à Oka (Québec) le 17 février 1862, septième d’une famille de quatorze enfants, Ovide a deux ans lorsque sa famille déménage à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Il ne peut pas fréquenter l’école, distant de huit kilomètres, et est donc instruit par sa mère à la maison. A douze ans il reçoit sa confirmation par l’évêque de Montréal, Mgr Fabre, qui le remarque et le recommande au collège de l’Assomption, où une bienfaitrice paie sa pension. Il ambitionne suivre les pas du P. Albert Lacombe, O.M.I., son devancier au collège, géant missionnaire dans l’Ouest.
Accepté chez les Oblats en 1882, Ovide est un modèle de régularité, de charité et de dévouement. Ordonné prêtre en 1887 par Mgr Vital Grandin, O.M.I., il est assigné au Diocèse de Saint Albert et envoyé à Cumberland House, où il reste seize ans. L’étude de la langue crie et du montagnais est très ardue pour lui. Il se distrait en bâtissant des chapelles, des presbytères et des écoles. Cependant l’alphabétisation et l’évangélisation sont très difficiles parmi ces gens nomades. Ovide tente de les rejoindre en devenant, lui aussi, vagabond des errants.
Il est nommé évêque, malgré ses résistances, et ordonné le 30 novembre 1910. Homme aux vues larges, Mgr Charlesbois sera un pasteur sympathique, attentif et conciliant. Il reprend à voyager (cinq mois en canot) pour visiter son vicariat, puis il bâtit lui-même son évêché. D’une énergie indomptable, batailleur par nature, intransigeant sur des questions de justice ou de droit, il défend âprement les minorités francophones, catholiques ou autochtones. Il fait des tournées dans les séminaires pour susciter des vocations, forme des catéchistes, accueille des émigrants, organise cimetières, hôpitaux, refuges pour vieillards et surtout forme des communautés chrétiennes.
La joie de sa vie fut d’avoir incité 232 évêques du monde entier à signer une pétition à la suite de laquelle Pie XI déclarera sainte Thérèse de l’Enfant Jésus patronne des missionnaires et des missions, au même titre que saint François Xavier. Rognant sur son sommeil, Mgr Charlebois passe des heures en prière. Au printemps de 1933, il ordonne son neveu Mgr Martin Lajeunesse, O.M.I., comme son coadjuteur. Le 20 novembre suivant, âgé de 71 ans, il meurt dans le dénuement le plus complet, demandant des obsèques de pauvre.
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