Née le 19 mars 1908 à Montréal, dans la paroisse Saint-Denis, au cœur d’une famille catholique de huit enfants, Madeleine hérite de ses parents le goût des études et de la culture qui marquera toute sa vie. Le 3 août 1925, à l’âge de 17 ans, elle entre dans la congrégation des Sœurs de Sainte-Anne. Déjà pourvue d’une solide formation académique, elle se consacre à parfaire sa formation et, devenue religieuse le 24 juillet 1927 sous le nom de sœur Raymond-Marie, elle s’acquitte d’obédiences d’enseignement dans diverses institutions de la Congrégation.
En 1946, elle quitte le Québec pour joindre les sœurs de Sainte-Anne au couvent de Marlborough (Mass). Connue comme l’une des quatre fondatrices du Collège Anna Maria, elle est professeur et chef du département de français, cumulant les deux fonctions dès l’ouverture du collège en 1946. En 1976, le Collège lui accordera un doctorat honorifique en reconnaissance de ses 18 ans d’enseignement et de soutien aux écoles supérieures de Marlborough. De retour au Québec en 1964, sa passion d’enseignante la conduit à l’alphabétisation des adultes, notamment dans les milieux plus défavorisés. Un apostolat aux multiples visages que, à l’âge de 60 ans, l’amène à travailler en milieu carcéral. Intelligente, elle comprend très vite la nécessité de créer des milieux de transition pour aider les détenus à se reprendre en mains.
Appuyée par sa communauté et les Sœurs Franciscaines de Baie St-Paul, elle ouvre en 1972 une maison de 10 lits, rue Charlemagne à Montréal. En quatre ans, cent cinquante pensionnaires feront des stages de quelques mois à la Maison Charlemagne dont l’une des composantes porte désormais le nom de Résidence Madeleine-Carmel réservée à l’accueil de contrevenants adultes masculins provenant principalement d’établissements de détention fédéraux. À la limite de ses forces, en 1989, tout en allégeant ses tâches d’alphabétisation, elle entreprend des travaux d’écriture pour sa congrégation. Puis elle se retire définitivement à l’infirmerie de la Maison mère et se consacre au ministère de la prière en compagnie de ceux et celles que son zèle apostolique a aidé à vivre avec dignité par une meilleure qualité de vie. Le 19 avril 2000, elle décède à l’âge de 92 ans, au Centre hospitalier de Lachine.
« S’il existe aujourd’hui des services communautaires en mesure d’offrir aux détenus et ex-détenus l’aide dont ils ont besoin, c’est à des personnes du calibre de sœur Madeleine Carmel que nous le devons » (Bulletin de l’ASRSQ, 1992).
LIEN : http://www.maison-charlemagne.org/residence-madeleine-carmel