Né en 1877 à Dobromirka (en Autriche-Hongrie à l’époque, Ukraine aujourd’hui), Nykyta Budka est ordonné prêtre en 1905 à Lviv. Sept ans après son ordination sacerdotale, il est ordonné évêque pour les catholiques ukrainiens immigrés et devient ainsi le premier évêque grecque-catholique au Canada. Quand il arrive à Winnipeg (Manitoba), en décembre 1912, la population ukrainienne au Canada compte plus de 150 000 personnes.
Durant 15 ans, il parcourt tout le vaste pays, en visitant les différentes communautés ukrainiennes, administrant les sacrements, enseignant, fondant des écoles, formant les catéchistes, ordonnant des prêtres locaux pour être missionnaires et encourageant des prêtres et laïques en Ukraine à venir au Canada.
L’évêque Budka se dévoue entièrement à soutenir les grecque-catholiques ukrainiens dans leur foi. Pendant son mandat l’Église catholique ukrainienne au Canada connait un essor, en passant de 25 à 170 paroisses, et obtient la reconnaissance légale de la part de l’état : les différentes églises orientales (ukrainienne, ruthénienne, slovaque et hongroise) sont en effet incorporées dans celle qu’on appelle la Corporation Épiscopale Ruthénienne Grecque-Catholique du Canada, reconnue en 1913.
Malgré son dévouement à la mission au Canada, l’évêque Budka est obligé de démissionner en 1928 à cause de sa mauvaise santé. Il retourne en Ukraine où il sert comme chanoine et s’occupe de la rénovation d’un sanctuaire marial. Il travaille pour 18 ans auprès des ukrainiens et sert à Lviv comme vicaire général pour son ami, et supérieur, le métropolite Andrey Sheptytsky. Ensemble ils traversent, avec vaillance mais aussi avec souffrance, l’occupation soviétique en 1939 et celle des nazis en 1941. Sheptystsky meurt en 1944, à l’âge de 78 ans, non sans avoir d’abord demandé à Rome de nommer comme son successeur le martyr blanc, Joseph Slipyj.
Un an après, l’évêque Budka, le métropolite Slipyj et tous les évêques catholiques ukrainiens sont arrêtés et jetés en prison ou dans des camps de travaux forcés par les communistes soviétiques. Budka a toujours gardé sa citoyenneté canadienne et, pendant son emprisonnement, le Vatican et les fonctionnaires canadiens ont collaboré pour essayer de négocier sa libération, mais sans succès. Il meurt dans un hôpital-prison du Kazakhstan, le 1er octobre 1949. Le pape Jean-Paul II l’a béatifié en 2001, avec 26 autres ukrainiens martyrisés par le régime soviétique.
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