Rencontre de la Table de concertation du Service Priorités dans les dons (SPD)
Le 15 avril 2016, le Service priorités dans les dons de la CRC a invité les membres de la Table de concertation à une conférence sous le thème : La répression policière envers les femmes autochtones; d’hier à aujourd’hui.
L’animatrice de cette conférence fut Madame Nicole Obamsawin, anthropologue et muséologue de formation. Madame Obamsawin est engagée dans la promotion de la condition des femmes en général, et dans celle des femmes autochtones en particulier. Militante écologiste, consultante autochtone et spécialiste en la matière, elle a agi comme personne ressource.
Elle nous a fait part de différents enjeux qui touchent la condition des femmes autochtones au Canada.
Quelques éléments de l’intervention de madame Obomsawin :
Ce qui s’est passé récemment à Val d’Or et dans les Centres jeunesse a mis au grand jour une situation dont les racines plongent dans l’histoire d’un peuple depuis les débuts de la colonie.
Il ne sert à rien de chercher des coupables dans l’histoire des écoles résidentielles; ce qui est à blâmer est le système mis en place pour assimiler les Indiens.
On a enlevé les enfants à leurs parents pour en faire de bons petits canadiens et effacer ainsi la culture autochtone. Parmi eux, certains sont devenus des leaders.
Lors de la Proclamation Royale, les Anglais se réservent le droit de faire des Traités. Ainsi, les Indiens seront regroupés sur les territoires qu’on leur concède (les réserves).
Lors de la Confédération en 1867, les Indiens relèvent du fédéral. En 1870, année du soulèvement de Louis Riel, le gouvernement établit le Statut Indien et on recense la population indienne et on établit les conseils de bande composés d’hommes. Les femmes qui ne peuvent voter, perdent du pouvoir.
Il reste un travail énorme pour décoloniser l’histoire. Les préjugés entre Nations sont tenaces.
Les chefs de bande travaillent comme ils ont appris. D’énormes tensions surgissent de la Loi sur les Métis. Dans les réserves, les problèmes sont nombreux mais quand les jeunes apprennent leur histoire, ils passent de la colère à l’indignation ce qui est de nature à provoquer l’engagement.
Le défi de la jeune génération : le courage et ils auront besoin de support pour passer de l’ombre à la lumière. Aujourd’hui, le CEGEP Kiouna fait l’orgueil de Trois-Rivières. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’inscrire en sciences humaines et les résultats sont intéressants : 80 % des jeunes terminent leurs études et 75 à 80 % se rendront à l’université.