Oh, Jésus, souffrir a été ma joie, le don qui m’a permis de te rencontrer. Je suis prête à accueillir toutes les souffrances que tu me demanderas de prendre, par amour pour toi.
Carmelina est la huitième de onze enfants d’une famille d’agriculteurs. À l’âge de 25 ans, elle commence à avoir les premiers symptômes de sa maladie que les médecins en Italie n’arrivent pas à diagnostiquer. Dans les années ’50-’60, ses frères émigrent au Canada un après l’autre. Préoccupés de la santé de Carmelina, ils décident de l’emmener au Canada. Elle arrive à Toronto le 4 juillet 1964, espérant trouver des réponses à sa maladie. Les docteurs canadiens soupçonnent une forme rare de cancer. Elle subit des traitements très douloureux, entre autres, l’amputation de sa jambe et une mastectomie. À travers tout cela elle garde une fervente vie de prière.
En 1973 elle rencontre le P. Claudio Piccinini, un missionnaire passionniste. Elle le choisit comme son confesseur et il sera son directeur spirituel de 1976 jusqu’à sa mort. À sa demande elle écrit un journal de sa vie spirituelle. En 1977 elle lui avoue son désir de se faire religieuse. Le P. Piccinini écrit alors aux Sœurs Passionistes à Rome et, avec l’accord du Vatican, Carmelina entre dans la Congrégation des Sœurs Passionistes de Saint Paul-de-la-Croix, le 26 novembre 1977. Une communauté de sœurs passionistes sera fondée par après à Toronto en 1981. Une fois prononcé cet engagement, elle ne quittera plus son lit d’hôpital. Elle restera 23 ans allongée sur son dos, dans la chambre 306 ouest du Riverdale Hospital. Elle subira au moins 23 interventions chirurgicales majeures.
La vie de Carmelina Tarantino a été sans aucun doute une vie de souffrance – avec des blessures qui ne se cicatrisaient pas, de la douleur qui demandait régulièrement de la morphine –, mais, malgré cette souffrance continuelle, elle semblait joyeuse. À mesure que l’on vient à connaissance de sa condition, une file d’attente se forme à la porte de sa chambre d’hôpital : ils viennent soit la visiter soit chercher des conseils spirituels. Elle en a consolé des milliers avant sa mort, le 21 mars 1992, à l’âge de 55 ans. Ceux et celles qui ont connu sœur Carmelina la considèrent une sainte à cause de sa manière d’accepter la souffrance quotidienne et de l’amour authentique qu’elle avait pour chacun.